Jour 21

 JOUR 21

Le lendemain, Adam se réveille comme s'il avait oublié ce qui s'était passé la veille. C'est lorsqu'il revoit tous ces soldats s'affairer aux sons de cliquetis qu'il se souvient qu'un drame s'est joué.

Il entre et découvre cette ville dont il a beaucoup entendu parlé. Il n'y aura mis les pieds que pour combattre. Une assemblée de citadins s'est formée sur la place. Certains parlent de reconstruire, d'autres de partir. Le mage le rejoint et le salut. Adam est très content de le revoir. Il ne sait pas que celui-ci est passé très près de la mort. Il le salut en retour et le félicite, notamment pour avoir creusé ce gigantesque tunnel en un temps record. 

Le général fait le tour des lieux. Son métier ne lui laisse pas le temps de se lamenter. Il a fait son travail, tant bien que mal. Le résulat est là, c'est le principal. Des ingénieurs, architectes, remblayeurs et autres ouvriers prendront le relais. Il rassemble ses troupes et constate avec amertume qu'il a encore perdu beaucoup de soldats. Il prend la décison de faire enterrer ceux qui sont tombés puis il rentrera à sa base. 

Adam et le mage décident eux, de rentrer au château. Leur mission est accomplie. Pour n'effrayer personne, ils s'éloignent suffisamment de la ville puis le mage se transforme en jomi. En cours d'après-midi, les voilà revenus à la forteresse. Chacun commence par rejoindre ses quartiers après avoir convenu de se rejoindre un peu plus tard au donjon. 

Adam déjeune. Il y a quelques restes. Ceci fait, il sort pour remplir sa gourde. Il croise le capitaine : 

" Bonjour Adam !

- Bonjour capitaine. On a repris la ville... 

- On a vu ! On t'a vu ! Tu as combattu d'une façon extraordinnaire ! Le roi a été impressionné. 

- J'ai fait ce que j'ai pû. 

- Je pense qu'il envisage d'augmenter ton grade. 

- Et ça signifie quoi ? 

- Que tu seras au même niveau que moi, y compris en terme de solde. A propos, voici ce que je te dois de la veille. 

- Merci. Et vous touchez combien vous ? 

- 600 sous. 

- Vous faites quoi de tout cet argent ?

- Oh... A vrai dire, je n'ai pas trop le temps de le dépenser. On m'offre déjà tout ce dont j'ai besoin... le toit et le couvert. Quand j'avance des frais pour une mission, on me les rembourse. Bref, je suppose que j'économise pour mes vieux jours. 

- Et vous mettez ça dans un coffre ? 

- Qui se trouve dans la tour, oui. 

- Vous saviez que des gens de la commanderie pouvaient garder votre argent ? 

- Ah oui ? 

- Vous leur confiez vos pièces et ils vous donnent un document en échange. Comme ça, si vous comptez vous déplacer, ça vous évite d'emmener votre coffre avec vous. 

- D'accord, je vois. Pourquoi pas... En parlant, d'eux, ils sont passés ce matin et ont offert un tonneau de vin à notre compagnie. Ils ont dit que c'était en guise de remerciement. Je leur ait demandé pourquoi mais ils ont dit que tu me le dirais. 

- Et ils allaient bien ? 

- Oui, oui. Mais tu ne m'as pas répondu. Que faisais-tu avec les chevaliers ? Ce n'était pas une mission il me semble. 

- Bah, j'étais en train d'enquêter et je les ai vu en difficulté alors je les ai aidé. 

- Quel genre d'aide ? 

- Ils combattaient les brigands responsables du cambriolage, justement. 

- Tu t'es encore battu ? 

- Je n'ai pas eu le choix. Ils avaient blessé l'un d'eux, tandis que l'autre était sur le point d'être découpé. 

- Tu leur as sauvé la vie ? 

- Oui, on peut dire ça. 

- Je comprend maintenant tous ces cadeaux. Ils ont également fait livrer trois autres tonneaux au donjon. 

- Tant mieux. C'est le roi qui va être ravi. 

- En parlant du roi, il faudrait qu'on y aille. 

- D'accord, allons-y. "

La réunion a déjà commencé. Le mage, Paul et le Kamon discutent avec le Qualrain. Celui-ci s'interrompt lorsqu'il voit Adam et Urger arriver.

" J'étais justement en train de féliciter le mage pour ses exploits d'hier. Installez-vous. 

Adam prend un chaise. Le roi continue : 

- Alors, ça va depuis hier ? 

- Je crois que oui, répond Adam.

- Adam, je dois dire que j'ai été surpris de voir comment tu t'es débarrassé de tes opposants. Je crois qu'on partage tous ce sentiment. 

Les convives aquiècent. Le roi ajoute : 

- Que dire également de notre mage, pillier de notre défense... Mage ! Je vous réitère mes félicitations. 

- Je vous en prie, dit le mage. 

- Vous savez... nous avons eu très peur pour vous lorsque vous avez été touché par les tirs depuis le navire. 

- J'ai quelques contusions, mais ça va, dit le mage. 

- Quoi ? Vous avez été touché ? demande Adam au mage. 

- Vous ne l'avez pas vu d'où vous étiez... mais tout va bien, je vous rassure. 

- Je n'avais jamais vu ce type d'arme auparavant, dit le seigneur. 

- Nous devrions envoyer des plongeurs dans la zone où les bâteaux ont coulé, dit Paul.

- Excellente idée, dit le roi. Ainsi, nous pourrons étudier leur armement. 

- Qu'ont de si spéciales ces armes ? demande Adam.

- Ce sont des sortes de tubes d'où jaillissent à toute vitesse des boules capables de détruire des murs en un temps record, dit le mage.

- C'est donc pour cela que la ville a été autant touchée... ajoute Adam.  

- Et au sujet du produit noir qui se trouvait sur le sol, quelqu'un a-t-il une idée ? demande le roi.

- Il semblerait que ce soit un liquide inflammable, dit le mage. 

- D'où est-ce que cela peut-il bien provenir ? demande le seigneur. 

A cette question, personne ne parvient à répondre. 

- Bref ! Adam, j'ai décidé de vous nommer capitaine. Vous aurez des gardes sous votre responsabilité. Vous aurez également votre propre chambre dans la tour. En outre, votre solde passe à 600 sous. Enfin, voici une prime pour vos prouesses d'hier. 

Adam reçoit 5000 sous. 

- Merci, dit le jeune homme. "

Quelqu'un entre dans le donjon. Il s'agit d'un éclaireur. Celui-ci vient informer le roi de ce qui se passe de l'autre côté de la frontière :

" Votre excellence, les rebels continuent à s'activer. 

- Que font-ils ? 

- Ils sont chaque jour de plus en plus nombreux et n'hésitent pas à attaquer des gardes isolés. 

- Des nouvelles sur l'identité de leur chef ? 

- Nous n'avons pas encore son nom. Mais il semblerait qu'il ait fait parti de l'armée de Melios. 

- Un déserteur donc...

- Oui. 

- Autre chose ? 

- Non. 

- Continuez à m'informer comme vous le faites. 

- A vos ordres votre altesse. "

L'éclaireur quitte la salle. Qualrain reprend la conversation : 

" Que disions-nous ? Ah oui... Adam... voici un laisser-passer. Avec celui-ci, vous pourrez vous faire avancer vos frais dans le cadre de vos missions. Par exemple, vous pourrez manger et dormir dans les auberges si nécessaire... ou bien demander le remboursement de vos achats dans le cadre de vos missions. Cela vous convient-il ? 

- Je n'en demandais pas tant, mais merci.

- C'est si peu, au regard de vos performances. 

Le seigneur se tourne vers le capitaine de Tchaïdeniz et le messager :

- Quant à vous, je crois qu'il et temps que vous rentriez dans votre ville. 

- Je le crois aussi, dit le capitaine de Tchaïdeniz. 

- Paul, que diriez-vous de devenir le nouveau maire de la ville ? 

- Maire ? Je ne sais pas si je peux y arriver. 

- Vous êtes soucieux de la quiétude des citoyens et vous nous êtes loyal. Quel candidat autre que vous ferait mieux l'affaire ? 

- C'est un honneur, mon roi. 

- Rassurez-vous, je vous enverrai quelqu'un pour vous former. Des ingénieurs et des architectes vous accompagneront aussi. 

- Quel direction faire prendre à la ville ? demande Paul.

- A terme, je voudrais que cette ville devienne le centre de notre industrie navale. Vous ferez construire des navires, aussi bien de combat, que de transport. Le bois proviendra de notre forêt. Cela vous convient-il ?

- Oui. 

- Très bien. Nous vous informerons des autres détails plus tard. 

- D'accord. 

- Quant à vous, messager, vous êtes passé prêt de la mort afin de nous sauver. Votre loyauté mérite d'être récompensée. Je vous nomme capitaine de la défense de Tchaïdeniz. Cela vous convient-il ? 

- Je vous remercie, roi Qualrain. 

- Vous aurez les mêmes avantages que j'ai cités à Adam. Si vous avez besoin d'aide, vous pourrez également demander à votre prédécesseur. Des questions ? 

- Aucune, votre grandeur. 

- Je compte sur vous deux pour faire de Tchaïdeniz un endroit où il fait bon vivre. 

- A vos ordres ! répondent les deux rescapés de Tchaïdeniz.

- La ville cependant n'étant pas toute proche, vous ferez installer un pigeonnier pour faire passer les messages. Je vous enverrai quelqu'un qui vous expliquera. Des questions ? 

- Non, votre excellence. 

- Si vous permettez... demande Adam. 

- Je t'écoute, dit le seigneur. 

- Avez-vous parlé avec des chevaliers aujourd'hui ? 

- Tout à fait, ce matin même. Ils ont d'ailleurs parlé de toi en me narrant tes exploits, dit le seigneur.

- Oui, on s'est rencontré lors d'une mission.

- Ils nous ont apporté des tonneaux de vin pour de nous remercier, dit le roi. 

- Ils nous en ont offert un aussi pour la tour, dit Urger. 

- Vous ont-ils parlé d'ouvrir un bureau ou quelque chose de ce genre ? 

- Absolument. Je leur ai loué un local dans l'enceinte.

- D'accord... dit Adam. 

- Je crois que tout a été dit. Vous pouvez disposer, conclu le seigneur " 

Les invités du seigneur remercient leur hôte et sortent du donjon. Paul et Kamon sont attendus par l'ingénieur du château. Adam et Urger rentrent à la tour des gardes. C'est le milieu de l'après-midi.


--> Adam a le grade capitaine. Il a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 12 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, le quart d'une feuille de papier, 70% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi utilisé deux fois, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 1 morceau de viande séchée, une gourde remplie, une bourse contenant 7175 sous et une lettre de change de 6000 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, cinq brigands, quatorze soldats de Melios, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.

Jour 20

 JOUR 20

Au matin, Adam se prépare et se dirige à la cantine. Sur place, il rencontre le capitaine. 

" Bonjour capitaine, vous allez bien ? 

- Bonjour Adam, et toi ? Bien dormi ? 

- Oui, merci. J'ai bien dormi. 

- J'ai vu ton mot sur la table. Encore une affaire classée ? 

- Encore une. 

- C'est bien ! Tiens, voilà ta solde. 

- Il y a autre chose pour moi aujourd'hui ? 

- Ce matin, on va voir le roi ensemble. 

- Et cet après-midi ? 

- Je ne sais pas encore. Ca dépendra de ce matin.

- D'accord. "

Adam prend son petit-déjeuner puis il sort de la tour de garde en compagnie d'Urger, de Paul et de Kamon. Ils vont au donjon. On leur ouvre puis ils rejoignent Qualrain et le mage. 

" Bonjour mes amis. 

- Bonjour, votre grandeur, bonjour Mage, dit Urger. 

Les autres convives font un geste de respect de la tête. 

- Vous savez pourquoi on s'est rassemblés aujourd'hui ? demande le roi.

- Nous allons parler de la bataille ? demande le capitaine. 

- Oui. 

- J'ai reçu un message du général au front. Je tiens à vous en faire part. 

- Quel est-t-il ? demande Urger. 

- Les troupes sont positionnés autour de Tchaïdeniz. Les civils se trouveraient à l'arrière de nos soldats. Ils sont arrivés hier soir et le combat ne devrait pas tarder à commencer. Il faut que l'on fasse vite. Prenez vos chevaux et rejoignez moi à l'extérieur du château. "

Adam scelle son cheval et l'ensemble de l'équipe rejoint le roi. Ensemble, ils se dirigent vers le nord-ouest. Ils empruntent d'abord la voie principale, puis une voie secondaire. Après une petite heure, ils arrivent devant une petite ferme. 

" Chez qui sommes-nous ? demande Adam. 

- Chez l'oracle, dit le roi. 

- Peut-il savoir l'issue de la bataille ? 

- C'est pour cela que nous sommes ici. "

Le seigneur frappe à la porte. Une dame très âgée leur ouvre. Elle les fait entrer sans dire mot. La pièce est rectangulaire, ni trop grande, ni trop petite. La dame retire un tissus qui recouvre un objet accroché au mur. C'est un châssis de bois encadrant un parchemin très clair sur lequel a été comme renversé, tout un pot d'encre noire.

A quatre pas devant ce tableau, un banc en bois est posé sur le sol. Qualrain s'asseoit au centre et son équipe prend place à ses côtés. La vieille dame va dans une pièce adjacente et revient avec un tréteau circulaire qu'elle fait rouler jusqu'à le placer devant ses invités. Elle le pose. 

Elle va dans une autre pièce et revient avec un petit sac en cuir. Elle s'asseoit sur ses genoux au pied du tréteau. Elle déverse le contenu de son sac sur la petite table. En sortent plusieurs os. 

Le roi s'adresse à la dame :

" Merci de votre accueil, Oracle. 

La femme ne répond pas. 

- De quel animal proviennent ces os ? demande Adam.

- D'un corbeau. 

- Qu'allez-vous faire ? demande un Adam extrêmement intéressé. 

- Je vais répondre à votre question. 

- Je peux ? demande le roi. 

- Faites. 

- Qualrain met les petits os dans sa main, se concentre, puis les jettent sur la table. 

La vieille dame regarde attentivement les os. Puis elle dit :

- Je ne peux répondre, ni par l'affirmative, ni par la négative. 

- Pourquoi ? demande le roi. 

- Vous devez découvrir la réponse à cette question par vous-même. "

La dame range les osselets dans leur étui puis va les ranger. A son retour, elle pose une bougie sur la petit table. Le seigneur demande au mage de l'allumer. Ceci étant fait, une petite fumée monte vers le plafond. 

Des images apparaissent sur le  tableau qui se trouve accroché face à eux. La dame sort de la maison et referme les volets.

" Qu'est-ce que c'est ? demande un Adam conquit. 

- Tchaïdeniz, dit le mage. 

- Voulez-vous dire que l'on va pouvoir assister à la bataille depuis notre endroit ? 

- Absolument... dit le roi, encore déconcerté par la réponse donnée par l'Oracle.

- Est-ce qu'on peut se rapprocher des soldats ? demande Adam. "


Le général apparaît. Il se trouve face à ses soldats. Il leur dit quelque chose. Dans la salle, on entend très nettement ce quelque chose : 

" Soldats du royaume Nord. Grâce à vous, nous reprendrons cette ville. Grâce à vous, nous rentrerons chez nous. Grâce à vous, nous parlerons de nous. Ne faites qu'un avec votre arme. Ne faites qu'un avec votre général. Ne faites qu'un avec votre roi. "

Les soldats écoutent ce que dit le général. Certains ont peur, d'autres sont stoïques ; tous cependant conviennent d'une chose : le général est confiant. " Positions ! " hurle le général. Les troupes prennent place sur le terrain. En quelques minutes, ils encerclent la ville. 

Tchaïdeniz partage un point commun avec la configuration de la forteresse du roi. Celle-ci est entourée d'une épaisse muraille sur trois faces et d'une défense naturelle sur la dernière. Ici, il s'agit de la mer. 

De ce qu'Adam a compris, c'est le roi qui décide de l'endroit réfléchit sur l'écran. Périodiquement, il change de cadre. Il passe du nord au sud, de l'est à l'ouest. Il agrandit ou rétrécit l'objet de son intérêt. Après avoir passé en revue le nombre et l'état psychologique de ses troupes, il regarde les engins de siège positionnés à l'arrière : le général a prévu quelques trébuchets avec à leurs côtés, plusieurs charettes chargées de pierres, ainsi qu'un bélier.

L'armée du général est composée d'archers et d'épéistes. En face, le commandant ennemi compose avec une série d'archers et de lanciers disposés sur tout le chemin de ronde. Sur la place face à la porte fermée, il a placé des épéistes et des arbalétriers. 

Le roi en profite pour regarder le contenu des bâtiments. Il constate avec tristesse que tous les habitants ne sont pas partis. Paniqués, certains sont cloîtrés et attendent l'issue de la bataille. Quant aux citoyens qui sont partis, pour la plupart, ilq sont installés dans un camp de fortune derrière les soldats de Qualrain.

En continuant son parcours, un détail intrigue le roi. Tout le contour de la cité est entourée d'une substance noire et visqueuse. C'est la première fois qu'il voit cela. Il demande l'opinion de sa petite assemblée. Le capitaine lui dit que c'est peut-être une matière pour faire glisser les échelles. 

Le roi jette maintenant son dévolu sur une sorte de pyramide faite de terre et de cailloux. Des soldats s'activent autour. Sur ce monticule qu'ils ont créé, ils déversent le contenu de leurs seaux. En suivant l'un des soldats en mouvement, on s'aperçoit qu'il entre dans un trou.

Le seigneur dirige son attention vers l'intérieur de ce trou. Des hommes creusent un tunnel à l'aide de pioches et de pelles. 

" Que compte faire le général ? demande le capitaine de Tchaïdeniz.

- Peut-être veut-il faire s'écrouler une partie du mur par le sous-sol, dit le messager. "

Le général hurle : " trébuchets ! " 

Un soldat charge l'engin. Puis il dit à son coéquipier : " On doit éviter l'intérieur de la ville. Surtout... pas trop haut. "

Le capitaine hurle : " Tirez ! "

La pierre s'envole, passe par-dessus le mur et retombe sur une bâtisse se trouvant dans l'enceinte. 

Le même soldat dit : "Je t'avais dit pas trop haut ! "

Les soldats recommencent la manoeuvre. Cette fois le mur est touché. 


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 23 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, le quart d'une feuille de papier, 70% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi utilisé une fois, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 1 morceau de viande séchée, une gourde remplie d'eau, une bourse contenant 1775 sous et une lettre de change de 6000 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, cinq brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.

Les soldats de Melios se trouvant sur la portion du mur touché, trébuchent, se relèvent et s'écartent. Leurs compagnons ont commencé à tirer leurs flèches. Les soldats de Qualrain répliquent. 

Les flèches vont et viennent sur toutes les parties de l'enceinte. Des soldats de Qualrain se tiennent prêts à courir vers un mur qui pourrait se dégarnir ; plusieurs échelles sont en effet disposés au milieu des épéistes qui ont cette charge. 

Aux extrémités de la ville se trouvent deux grandes tours qui comblent l'espace entre la mer et la cité. Des soldats de Melios y sont stationnés et empêchent toutes tentatives d'avancées de leurs ennemis.

Les projectiles, qu'ils soient en fer, en acier, et même en argent, forment une gigantesque nuée tout autour de Tchaïdeniz. Des soldats tombent ci et là. Certains archers de Melios finissent par employer des flèches au mercure, ressource que l'on trouve en quantité au royaume du Sud. En retombant au sol, leur vitesse et décuplée. Les épaisses armures des soldats de Qualrain sont transpercées. 

Quelques téméraires soldats de Qualrain s'équipent d'une échelle et courent pour la disposer sur l'une des portions. A priori, l'endroit est sûr. Une vingtaine d'épéistes entament l'escalade de la pente. Les premiers sont parvenus à atteindre les remparts et sautent par-dessus la partie basse du créneau pour attendre le chemin de ronde. 

Les lanciers de Melios qui les ont repérés, leur donnent des coups d'estoc. Certains épéistes de Qualrain tombent à l'intérieur de l'enceinte et sont terminés par les épéistes de Melios se trouvant en contrebas. D'autres, à l'inverse sont renvoyés à l'extérieur de la muraille. Un lancier finit par faire tomber l'échelle et les soldats qui étaient en train de monter. 

Les quelques épéistes de Qualrain qui se trouvent en hauteur essuient des tirs d'arbalète et sont mis hors d'état de nuire. L'un d'eux est même touché par les tirs de ses propres camarades. Celà fait réagir le seigneur : " Trop tôt, trop tôt ! Quel gâchis ! "

Les trébuchets continuent leur oeuvre. Les soldats ennemis ne parviennent pas à les atteindre. Des parties du mur visé s'effondrent, mais ce n'est pas encore suffisant. Dans leur dos, les citoyens de Tchaïdeniz sont aussi bien fascinés qu'appeurés. Les flèches sifflent, les engins couinent, les soldats crient, les pierres éclatent. 

Il est approximativement midi. Voilà deux heures que le combat a commencé et aucun des deux camps n'a fléchit. D'autres trébuchets, installés de l'autre côté, entament la destruction d'une autre portion du mur. 

Voilà quatre heures que les flèches vont et viennent. La fatigue commence à se faire sentir chez tous les soldats qui doivent coûte que coûte rester concentrés. Urger dit : "Ca va se jouer au mental, cette histoire. " Le roi réplique : " Cela m'étonne qu'il y ait autant de soldats ennemis à Tchaïdeniz." 

Adam commence à avoir faim. La porte de la maisonnette s'ouvre. L'Oracle arrive avec une petite marmite remplie de cuisses de poulets rôties. " Merci ", dit Adam qui attend que le roi se serve avant lui. " Bon appétit ", dit l'Oracle. La petite équipe se met à table tout en discutant de la retransmission. 

En cours d'après-midi, les soldats de Melios commencent à ne plus pourvoir suivre le rythme. Certains se reposent derrière leur créneau pendant que d'autres tirent. Puis ils permuttent. Les soldats de Qualrain font de même à l'exception du fait que des carrés de soldats passent à la place d'autres. Vue du ciel, on dirait un balet.

Le général n'a pas perdu son entrain du matin et continue à donner des ordres. Il est accompagné de soldats et de bardes qui tambourinent sur des peaux à différents rythmes. En outre, des soldats lèvent et abaissent des drapeaux. Un étendard est relevé : le bélier passe à l'action. 

L'engin est protégé par un toit que les flèches ennemis ne parviennent pas à percer. Dessous se trouvent une dizaine de soldats de Qualrain qui avancent doucement mais sûrement. Ils parviennent jusqu'à la porte. Celle-ci est composé de bois sur une face, et de pierres sur l'autre. La pointe du bélier est en diamant, ressource que l'on trouve en très petite quantité dans les mines du royaume du Nord. Les soldats font balancer l'énorme tronc qui percute leur cible : la porte cède. 

Les soldats postés au sol se font face. Ils sont cependant séparés par une herse. Le bélier continue de taper sur les gros barreaux en fer. En face, les arbalétriers tentent de faire cesser la manoeuvre du général du Nord et abattent une partie des soldats réfugiés sous le bélier. 

A nouveau, des échelles viennent d'être disposées le long de la muraille. Le général de Qualrain a l'avantage du nombre. "Cette fois, on les a ! " dit Paul. De nombreux soldats du roi du Nord fondent sur les échelles, les positionnent et grimpent aussi vite qu'ils peuvent. 

Depuis la tour de l'une des extrémités de la ville, des archers se munissent de flèches incendiaires. Ils visent le sol, là où a été déversée cette matière noire et visqueuse. Ils tirent. Tout le sol entourant le mur prend feu. Les échelles brûlent, les soldats tombent. Les quelques survivants qui se trouvaient sous le bélier prennent feu aussi. 

L'offensive est un désastre. 

" Qu'est-ce que cette matière brûlante ? ", demande le roi au mage.

- Ce doit être ce qui a rendu l'issue de cette bataille indécise. 

- Nonnnn ! s'écrie Paul.

Le roi parcoure le théâtre du conflit. Il vérifie l'avancée du tunnel. 

- A ce rythme, ils en ont pour une semaine", dit Adam. 

Le roi réfléchit, puis dit : 

" Je ne sais pas ce que veux faire le général avec ce tunnel mais on ne peut pas se permettre d'attendre. L'ennemi est fatigué. Si on n'entre pas d'ici ce soir, nul doute que Melios utilisera ce temps pour amener des renforts. Il déplace son attention en suivant la côte puis dit :

- A ce rythme, les bâteaux arriveront avant ce soir ! dit le mage. 

En effet, des navires équipés de canonières ont pris la direction de Tchaïdeniz.

-Que pouvons-nous faire ? demande Urger. "

Le roi sort de la pièce puis revient quelques minutes plus tard. Il s'exclame : 

" Mage ! Adam !

- Oui ! disent les deux appelés. 

- Ils emploient les manières fortes, alors nous aussi on va faire de même !

- Qu'attendez-vous de nous ? demande le mage.

- Rendez-vous le plus vite possible à Tchaïdeniz ! "

Le roi leur explique ce qu'il faut faire puis ajoute : 

- La ville ou la vie ! "

Adam et le Mage sortent de la maison. 

Le mage se transforme en jomi. Il prend Adam dans sa paume puis ils prennent la direction de Tchaïdeniz. Adam lui demande de trottiner. Le duo créé un nouveau sentier dans son sillage. Il parviennent sur les lieux du combats au moment où le soleil est proche de la ligne d'horizon. Les trébuchets, de leur côté, continuent de pilloner les fentes qu'ils ont ont créées depuis le matin. Mais le mur continue de résister. 

Les citadins voient le jomi. Ils sont stupéfaits par le tournant que prend le spectacle. Le jomi pose Adam puis trouve un endroit proche de l'entrée du tunnel. Au passage, il essuie quelques tirs de flèches alliés tandis qu'Adam essaye tant bien que mal de dire : "On est avec vous !"

Le mage fait un trou en moins de temps qu'il ne faut pour le dire puis s'y inflitre. Il creuse un tunnel à lui tout seul, suffisamment large pour faire passer des jomis. Une dizaine de minutes plus tard, le jomi se trouve sous la ville. Un instant plus tard, il se trouve à l'autre bout de la ville. 

Le jomi revient sur ses pas. Pendant ce temps, Adam a dit aux soldats de Qualrain qui creusaient d'arrêter ce qu'ils faisaient et d'attendre que le jomi finisse son travail. Le jomi ressort de son tunnel puis redevient mage. Ils dit à certains de prendre des outils pour finaliser l'accession vers l'intérieur de la ville. 

Des épéistes affluent dans le tunnel et se dirigent jusqu'au bout. Ils remontent la pente et retirent le dernier amas de terre qui les surplombe. Les soldats de Melios ne se doutent pas qu'à l'autre bout de la ville, de nombreux soldats de Qualrain sont en train de de surgir de sous la terre. 

Quand ils sont suffisamment nombreux, les soldats Qualrain prennent la direction de la porte de la ville. Les ennemis les remarquent et un combat au corps à corps commence entre les épéistes. Les arbalétriers de melios sont également de la partie.

Là encore, c'est un désastre. Les soldats de Melios ont réussi à repousser l'assaut venant de leurs arrières. Pendant ce temps, les bateaux ennemis se sont positionnés face à la ville. Le commandant de Melios est en train de fuir vers l'un d'eux à l'aide d'une barque. Il finit par être remonté. 

L'un des soldats de Qualrain qui s'était inflitré dans l'enceinte est pourchassé par ses ennemis. Il parvient cependant à trouver refuge à l'intérieur de la prison. Il entend des cris venant des sous-sols. Il trouve des clés et descend les marches se trouvant derrière une porte barrée. 

Des centaines de prisonniers civils ont été amassés dans les cellules de la prison. Quand ils voient le soldat, ils demandent à être libérés. Une idée lui vient : " Silence !" dit-il. Mais les prisonniers continuent à crier. 

Il ressort de la pièce. Il entre à nouveau. Il crie encore : " Taisez-vous ! " Les prisonniers semblent être à bout. Le soldat ressort. Les esprits se sont calmés. Il revient encore. Il crie à nouveau : " Silence ! " Des prisonniers l'ayant compris le suivent. Ils crient en choeur : " Silence ! "

Le calme est revenu dans la prison. Le soldat leur dit ce qu'il se passe à l'extérieur. Il leur dit aussi qu'il va les libérer, qu'il leur faudra aller vers la porte de la ville et s'emparer des armes qu'il trouveront sur leur chemin afin d'attaquer les ennemis.

Le soldat les libère, cellule par cellule. Ceci se fait dans le plus grand des calmes. Ils sortent de la prison et se dirigent vers la porte de la ville. De leur côtés, d'autres soldats de Qualrain sortent de terre. Les soldats ennemis se trouvent soudainement assaillis par les nouveaux arrivants. 

Le premier mur attaqué par les tirs de trébuchets finit par s'écrouler. Tous les soldats se trouvant en contrebas s'engouffrent dans le passage. Les ennemis au sol sont pris de panique lorsqu'ils constatent que le mur a cédé. Qui plus est, ils sont attaqués par trois côtés. 

Les soldats de Melios tombent un à un. Adam aussi fait parti des combattants engagés dans la ville. Son épée flambe. Il est comme possédé. Il constate que des tirs de flèches ennemis viennent s'abattre sur les hommes se battant sur le sol. D'ailleurs, ces flèches ne font plus de distinction entre ennemis et alliés ; tout le monde y a droit. 

Adam trouve l'entrée d'une tour et parvient au sommet. Il se débarrase de trois soldats ennemis puis parcoure le chemin de ronde. Les envoyés de Melios sont expédiés dans l'au-delà à coups de taille et d'estocade. D'autres soldats de Qualrain parviennent dans les hauteurs et participent à la neutralisation des archers et lanciers ennemis. 

Ponctuellement, Adam prend son arc pour viser des arbalétriers ou des épéistes ennemis qui tenteraient de donner un coup de grâce aux soldats de son camp. Le combat ne s'éternise pas, les soldats ennemis protégeant la ville sont terrassés. 

Certains, du royaume du Nord, commencent à crier victoire et à entonner des chansons. Rapidement, des boulets tirés depuis les bâteaux les font cesser. Ils sont en train de détruire Tchaïdeniz. Le mage, aux côtés du général, se rappelle que des renforts envoyés par Melios allaient arriver. 

Le mage se transforme en dragon. Il survole la ville qui est en train d'être détruite à coups de boulets envoyés simultanément. Il contourne les bâteaux, prend son souffle, et une gigantesque flamme est propulsée hors de sa bouche. L'un des deux bâteau prend feu. 

Pendant ce temps, depuis l'autre bâteau, où s'était réfugié le commandant ennemi, des soldats ennemis ont eu le temps de pointer leurs canons sur le dragon. Ils tirent. Le dragon en esquive la plupart mais est finalement touché. Il tombe dans la mer.

Le deuxième bateau reprend le pillonage des maisons et autres bâtisses de Tchaïdeniz. Les soldats de Qualrain et les prisonniers encore vivants fuient la ville. Adam fait de même. De son côté, le roi du Nord est effrondé par le disparition de son ami, le mage. Il n'a pas vu que dans le même temps, l'Oracle avait repositionné ses osselets sur la table. Celle-ci lui dit : "Les signes sont de bon augure."

De la mer, surgit alors une créature : il s'agit du mage ! Celui-ci vient de se transformer en jomi ! Ayant pied, il assène des coups de points sur la coque du bâteau. Les planches se cassent et s'envolent. Le bâteau prend l'eau. A bord, le commandant et les soldats ennemis sont troublés. Le jomi parvient à monter à bord et, furieux, il casse et écrase tout ce qu'il peut. Ils essuit à nouveau quelques coups mais le bâteau finit par couler, le commandant adverse aussi. Le mage se transforme en pigeon et regagne la côte en direction de ses alliés. 

On n'entend plus un bruit. Le pigeon se pose. Le mage apparaît au milieu des soldats puis dit : " La ville est sauvée ! " Les soldats éclatent de joie. Les citadins les accompagnent. La bataille fut rude, mais la bataille est gagnée.

La lune éclaire le champs de la bataille. Adam vide le contenu de sa gourde et restaure son épée. Durant le combat, il a atteint quatorze soldats ennemis. 

La ville de Tchaïdeniz est repassée sous le gyron de Qualrain aussi bien officiellement, qu'officieusement. Cependant, les rues sont jonchées de cadavres. Et s'il n'y avait que ça : la ville est presque entièrement démolie. Il ne reste que quelques bâtiments encore debouts. Des citadins qui n'avaient pas pris au sérieux les affiches ont également péris. 

Devant la cité, le général et ses troupes, ainsi que le mage et Adam, célèbrent leur victoire mais ne peuvent s'empêcher de penser à cette ville qui a été mise à feu et à sang. Les citadins restés en retrait voudraient rentrer chez eux mais les soldats leur demande de passer la nuit dans leur camp. D'ailleurs, tout le monde passera la nuit à l'extérieur de la ville. 

Les cuisiniers préparent le repas. Adam n'a pas faim. A la limite, il a soif, alors il boit. Il repense à ses multiples combats. Lui, qui a été confronté à la violence quasiment depuis le début de son aventure, se rend compte à quel point il a changé. Il voulait partir en voyage, découvrir le monde, et voilà qu'il vient encore de prendre une dizaine de nouvelles vies. Il prend congé de ses amis et trouve un coin pour s'y allonger. Le sol est sec, la température est douce. Il s'endort. 


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 12 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, le quart d'une feuille de papier, 70% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi utilisé deux fois, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 1 morceau de viande séchée, une gourde vide, une bourse contenant 1775 sous et une lettre de change de 6000 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, cinq brigands, quatorze soldats de (seigneur sud), 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.


Jour 19

 JOUR 19

Adam se lève en milieu de matinée. Il se prépare, prend son petit-déjeuner puis va au bureau d'Urger. 

" Bonjour capitaine. 

- Bonjour Adam. Alors, ta mission nocturne, elle s'est bien passée si j'ai bien compris. 

- Le nécromancien n'est plus. 

- Le nécromancien ? Tu t'en ai pris au nécromancien ? 

- Heu... oui...

- Ca fait des années qu'on essaye de mettre la main dessus !

- Je ne savais pas. 

- Et toi, tu arrives les mains dans les poches et tu te débarrasses de lui ? 

- C'est bien ça. Mais de là, à l'avoir fait les mains dans les poches...

- T'es vraiment un phénomène... Et sinon, qu'as-tu appris ? 

- Qu'il manipulait les spectres pour s'en prendre aux humains. 

- Et bien... suoi dire sinon... merci au nom du peuple. 

- J'ai juste fait mon boulot... 

- Du travail bien fait, c'est bien.

- A propos, il y a quelque chose que je peux faire aujourd'hui ? 

- C'est comme tu veux. Soit tu peux garder le château, soit tu peux partir en mission. 

- Quelle mission puis-je faire ? 

- Une histoire de cambriolage... Tu prends ? 

- Vous pouvez m'en dire plus ? 

- Hier, on est venu nous apprendre qu'un vol a été commis à l'auberge qui se trouve entre le château et Oniva. 

- Ah oui, je vois où c'est.  

- C'est une histoire des plus classiques. Un matin, la patronne va pour vérifier le contenu de son coffre et s'aperçoit qu'il est vide. 

- Bon, je prends l'affaire. 

- Tu peux y aller quand tu veux... 

- J'irai à cheval. 

- Ah oui, il faudrait vraiment que je t'apprenne à faire les noeuds. On a retrouvé ton cheval au milieu de la place. 

- Ah ! Euh... désolé. 

- En fait, des nouvelles sur la bataille ? 

-Oui, oui... Un pigeon est arrivé tout à l'heure. Le général sera à Tchaïdeniz ce soir. 

- D'accord. 

- Bon, c'est pas tout mais j'ai du travail. Bonne chance, Adam.

- Merci, à plus tard. "

Adam va chercher son cheval. Il le scelle et sort de l'écurie puis du château. Il prend la direction de Oniva. Il y va au galop afin de gagner le temps qu'il a perdu en dormant. Il arrive à l'auberge en tout début d'après-midi. 

Il entre. Personne n'est à l'accueil. Il appelle le patron : "Il y a quelqu'un ? " Personne ne répond. Il enjambe le comptoir et réédite son appel : " Est-ce qu'il y a quelqu'un ? " Toujours rien. L'arrière du comptoir donne sur une trappe sur le sol. Elle est relevée. Adam, s'agenouille et appelle à travers le trou : " Vous êtes là ? "

Personne ne répond. Adam descend par l'échelle. A l'intérieur de la cave, il n'y a personne. Divers aliments s'y trouvent ainsi que des boissons. Un coffre se trouve adossé au mur. Ce coffre est ouvert et vide ; de plus, il ne semble pas avoir été forcé.

Ne constatant rien ni personne, il décide de remonter. Quelqu'un vient de refermer la trappe. Adam monte les marches de l'échelle et essaye de repousser la trappe mais rien n'y fait, elle ne veut pas s'ouvrir. Adam garde son calme, se concentre, et pulvérise la trappe par un sort de feu. 

Quelqu'un court au-dessus. Adam sort et constate qu'une dame a les chaussures qui brûlent. Elle verse de l'eau et éteind le feu. Elle s'adresse en même temps à Adam : 

" N'approchez pas !

- Bonjour Madame, dit Adam. 

- Que faisiez-vous dans la cave ? 

- Je vous ai appelé mais il n'y avait personne. 

- Ce n'était pas une raison de passer par-dessus le comptoir et de fouiller la cave, n'est-ce pas ?  

- Veuillez m'excuser. J'ai appris que vous aviez subi un cambriolage. Alors je suis venu vous aider. 

- Ah oui... Vous travaillez pour le château ? 

- C'est juste. 

- Désolé de vous avoir enfermé.

- Désolé d'avoir brûlé vos chaussures. 

- Comment vous avez fait ça ? 

- C'est trop long à expliquer. Parlez-moi plutôt de ce qui s'est passé. 

- Oui. Vous voulez boire quelque chose ? 

- Si vous aviez quelque chose à grignotter en plus, ça m'irait. 

- J'ai du fromage et du pain. Prenez place. 

- D'accord, merci. "

Adam prend place dans la salle à manger. La dame se présente comme la patronne. Adam lui demande :

" Pourquoi m'avez-vous enfermé ?

- C'est qu'on m'a dit que les malfrats revenaient toujours sur les lieux de leur méfait... encore désolé. 

- Ce n'est pas grave. Ca vous arrive souvent de laisser le comptoir sans personne derrière ? 

- Vous savez, je suis seule à m'occuper de cette auberge alors il arrive que je ne sois pas là parfois. 

- Quand avez-vous constaté que l'argent n'était plus à sa place ? 

- Avant-hier matin.

- On vous a pris combien ? 

- Environ 2000 sous. 

- Comment se fait l'ouverture du coffre ? 

- Avec une clé. 

- Le malfrat s'est donc servi de votre clé, c'est bien ça ? 

- C'est étrange parce que j'ai toujours la clé sur moi.

- Sur vous, c'est-à-dire ? 

- La plupart du temps, autour du cou. 

- Et le reste du temps ? 

- Quand je vais me coucher, je la pose sur la table de chevet. 

- Combien de clés y a-t-il sur ce collier ? 

- Deux. Une pour ouvrir la porte de l'auberge, et une autre pour ouvrir le coffre.

- J'ai fini mon repas, combien je vous dois ? 

- 10 sous, s'il vous plaît. 

- Les voilà... 

- Merci. 

- Est-ce que je peux jeter un oeil dans votre chambre ? 

- Euh, si vous voulez. Suivez-moi. "

Adam accompagne la dame. Ils se dirigent à l'arrière de la bâtisse depuis le rez de chaussé. Un couloir donne sur une porte et ils entrent dans ses appartements privés. Les voici dans la chambre. Adam observe les lieux. Une fenêtre donne sur la table sur laquelle la dame a l'habitude de poser sa clé. 

Adam demande : 

" La veille du cambriolage, vous aviez posé votre clé ici ? 

- Oui. 

- Votre fenêtre était-elle fermée quand vous dormiez ? 

- Oui. 

- Est-ce qu'au matin, à votre réveil, votre clé se trouvait toujours sur la table ? 

- Oui, oui ! Je l'ai remise autour de mon cou. 

- A priori, quelqu'un a pris la clé quand vous dormiez et l'a reposée.

- C'est effrayant !

- La porte qui donne à vos appartements est-elle débarrée la nuit ?

- Non. Je barre toujours cette porte. 

- Et celle de l'entrée de l'auberge ? 

- Aussi.

- Comment font les voyageurs qui arrivent en pleine nuit ? 

- Il y a une cloche devant la porte alors ils sonnent. 

- Vous arrive-t-il parfois de ne pas entendre cette cloche ? 

- Je ne peux vous le dire puisque si je ne me lève pas, c'est que je dors. 

- Logique... Vous permettez ? "

Adam sort de l'établissement. La dame vient avec lui. 

" Vous n'avez pas de client aujourd'hui ? 

- Non. 

- A quelle heure viennent vos clients habituellement ? 

- En majorité, ils viennent aux moments du repas du soir. 

- Je vais faire sonner la cloche trois fois doucement puis trois fois fortement. Veuillez retourner à votre chambre et me dire si vous entendez. 

- D'accord. "

La femme fait ce qu'Adam lui demande de faire. Adam fait tinter la cloche d'abord doucement puis fortement. Il l'a rejoint ensuite. 

" Combien de coups de cloches avez-vous entendu ? 

- Trois. 

- Probablement les trois plus forts. 

- Et qu'est-ce qu'on dois en déduire ? 

- Pas grand chose je dois dire. Ou bien le cambrioleur a sonné et vous n'avez pas entendu, ou bien il n'a pas sonné. Dans tous les cas, le cambriolage a été effectué la nuit.

- Oui, c'est vraisemblable.

- Je vais essayer autre chose, si vous permettez. "

Adam saute par-dessus la clôture en bois et contourne la bâtisse. De l'arrière, on peut aisément voir l'intérieur de la chambre de la dame. 

" Vous avez de la famille, madame ? 

- J'ai un fils. 

- Il vit avec vous ? 

- Oh non. Il est parti d'ici il y a bien deux semaines. 

- Il n'est pas revenu vous rendre visite depuis qu'il est parti ? 

- Non. 

- A-t-il une clé avec lui ? 

- Oui, celle qui permet d'accéder à l'auberge depuis l'entrée principale. 

- Est-ce que cette clé permet aussi de rentrer dans vos appartements ? 

- Absolument, c'est la même. 

- Vous ne pensez quand-même pas que...

- Ce n'est qu'une hypothèse, rien de plus. 

- Il n'aurait jamais fait ça. De plus, il est censé être sur le continent.

- Qu'était-il parti faire ? 

- Il voulais faire fortune alors un jour, il est parti en me promettant de revenir aussi vite qu'il le pourrait. 

- Donc si on résume : vous êtes en train de dormir... quelqu'un entre par la porte principale où se trouve peut-être déjà sur les lieux... se dirige dans vos appartements puis votre chambre... vous prend la clé... va chercher l'argent du coffre... et revient poser vos clés sur la table sans vous réveiller. Qu'en pensez-vous ? 

- Votre histoire me fait peur... En pleine nuit, quelqu'un se serait-il introduit dans ma chambre sans faire de bruit ? 

- Quelqu'un d'autre se trouvait-il dans l'auberge le soir du cambriolage ? 

- Non, j'étais seule. 

- La porte d'entrée de l'auberge était-elle débarrée ?

- Non, elle était barrée. 

- Pardonnez moi mais je dois résumer : vous êtes seule... vous dormez... vos clés se trouvent à leur place habituelle... quelqu'un vole l'argent du coffre... mais les portes restes barrées. 

- Oui, c'est ça. 

- Quelqu'un est entré, a pris l'argent puis est ressorti en veillant soigneusement à rebarrer la porte. 

- Pourquoi rebarrer la porte ? 

- Peut-être pour vous protéger. 

- Me protéger ? De qui ? 

- Des voleurs...

- Ca me paraît incensé...

- Notez-vous la liste de vos clients généralement ?

- Oui, sur un petit livret. 

- Et où le rangez-vous ?

- Il est posé sur le comptoir... mais pourquoi me demandez-vous cela ? 

- Pour savoir, c'est tout...

- Ah...

- Voilà ce que je pense. Votre fils est venu pendant que vous dormiez. Il a peut-être regardé comment se portaient les affaires. Il est descendu dans la cave. Il a pris l'argent puis est reparti en rebarrant la porte.

- Mon fils ? Mais je vous dis qu'il est peut-être à des centaines de lieux d'ici. Qui plus est, il n'a pas la clé du coffre. 

- Soit il est entré discrètement dans votre chambre pour prendre la clé quand vous dormiez, soit il a crocheté la serrure du coffre.

- Mon fils... mon fils... mais c'est impossible !

- Les voleurs habituels ne rebarrent pas les portes... Après avoir commis leurs méfaits, ils prennent le large aussi vite que possible. Voilà pourquoi je pense à votre fils. C'est le seul qui aurait pû avoir pris le soin de rebarrer. 

- Vous croyez que mon fils est près d'ici ? 

- Je le suppose mais je dois le prouver.

- Combien d'argent avait-il sur lui quand il est parti ?

- 1000 sous environ.

- Et il s'appelle comment ? 

- Simon.

- Je vais voir ce que je peux faire. "


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 25 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, la moitié d'une feuille de papier, 80% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 2 morceaux de viande séchée, une gourde presque vide, ainsi qu'une bourse contenant 6375 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, trois brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.

Adam prend congé en promettant de revenir faire son rapport à la dame aussi vite que possible. Il se demande ce que pourrait bien faire un gamin avec 2000 sous. Soudain, une idée lui vient : le quartier des jeux de Tchaïdeniz. Son hypothèse est la suivante : pour aller sur le continent, le port le plus proche est celui de Tchaïdeniz. Or le garçon voulait faire fortune. Il a très bien pû être séduit par les lieux, finir par tout perdre puis en désespoir de cause, revenir à l'auberge et voler des sous pour recommencer à jouer, ou, pour rembourser des dettes. 
C'est sur cette hypothèse qu'Adam continue son enquête. Il remonte sur son cheval et observe son environnement. En regardant la route, il se rappelle de la conversation qu'il  eu avec le moine. 
En voyant les arbres qui forment une partie de l'horizon, Adam se rappelle aussi que cet endroit est connu pour être un repère de brigands. Peut-être que l'intru est venu de ce côté. C'est ainsi qu'il se dirige vers la forêt, depuis sa face sud. 
En ce rapprochant, il découvre une scène où semble se dérouler une discussion entre des brigands et des cavaliers. Il se rapproche encore et constate que le spectacle vire à la rixe. Les brigands sont cinq ou six, les cavaliers sont deux. 
L'un des brigands donne un coup au cavalier à l'aide d'un bâton, ou peut-être d'une lance. Le cavalier tombe de son cheval et se retrouve à terre. Le second cavalier descend de sa monture et dégaine son épée pour protéger son compagnon. 
Les brigands sont armés : il ne s'agit pas de bâtons mais bien de lances. Adam accélère le pas. Les brigands sont parvenus à mettre en joug le second cavalier, tandis que le premier se trouve toujours au sol. 
Le second cavalier s'agenouille. Il est sur le point d'être sauvagement éxécuté lorsqu'une flèche en os de jomi transperce la poitrine du brigand qui se trouvait derrière lui. Les voyous sont surpris et se demandent ce qui vient de se passer. Une seconde flèche atteint l'oeil d'un autre brigand, qui tombe lui aussi. 
Le cavalier se relève et se saisit d'une lance afin de tenir à distance les brigands. Adam arrive. Il descend de son destrier et s'arme de son épée. 
" Par les cieux, votre venue tombe à point nommé ! " dit le cavalier.
Un combat s'engage. Pendant ce temps, le premier cavalier est toujours au sol ; sa blessure a l'air plus grave que cela ne le laissait présager de loin. Un coup de lance est donné vers Adam. L'aventurier fait un pas de côté et coupe l'arme de son assaillant avant de scinder la tête du brigand. 
De son côté, le cavalier esquive une attaque ennemie, puis une autre en effectuant une roulade sur le sol, et transperce le flanc de l'un des voyous. Il n'en reste plus que deux. L'un d'eux effectue un mouvement circulaire avec sa lance, en la dirigeant vers les jambes d'Adam et du cavalier. Ces derniers esquivent l'attaque en sautant puis au moment où le brigand tente de recommencer dans l'autre sens, il reçoit l'épée d'Osgoth en pleine poitrine. 
Le dernier donne un coup de lance sur Adam mais le pic attérit sur le petit sac contenant son argent. De nombreuses pièces s'envolent puis retombent sur le sol fait d'herbe. Le brigands étant solidement ancré par sa jambe d'appui, il n'a pas le temps d'esquiver la lance du cavalier qui vient transpercer sa joue. 
Adam se précipite sur le cavalier blessé. Il pose sa main sur son front et se concentre. Le cavalier se rétablit quasi instantanément. On lui demande comment il a fait ça, à quoi il répond que ce doit être un don. 
Adam reprend son épée et y fait couler de l'eau, puis l'essuie sur le vêtement de l'un des brigands. Il verse ensuite un peu d'huile sur son chiffon et nettoie son épée avant de la ranger. 
" Qui êtes-vous ? demande le cavalier qui l'a aidé à se défaire des brigands.
- Je m'appelle Adam, et je suis garde au château. 
- Merci de votre intervention, Adam, nous ne l'oublierons pas. 
- Et vous, qui êtes-vous ? 
- Je m'appelle Zoldan et mon ami que vous avez soigné, c'est Trebor. Nous sommes chevaliers de la commanderie du royaume du Nord.
- Que faisaiez-vous dans le coin ? 
- Nous vivons près d'ici. Nous étions venus récupérer un tonneau que ces brigands nous ont chippé la veille. "
Des bruits se font entendre depuis les hauteurs. Trebor aperçoit une forme entre les branches et les feuilles puis s'écrie : 
" Il y en a un autre !
- Par pitié, ne me faites pas de mal ! dit la voix qui vient de l'arbre. 
- Descendez de là ! dit Zoldan. "
Un garçon, à peine plus jeune qu'Adam descend de l'arbre. 
" Que peut bien faire un enfant avec des brigands ? lui demande Zoldan. 
- Je suis désolé. Ne me faites pas de mal, je vous en supplie. 
- Comment t'appelles-tu, demande Adam. 
- Je m'appelle Simon. 
- Simon ? Je cherche un Simon, enfant d'aubergiste. 
- C'est moi...
- Vous le connaissez ? demande Trebor.
- C'est un gamin qui s'est égaré, et qui n'a rien trouvé de mieux que de fréquenter des brigands, répond Adam. 
- Ce ne sont pas mes amis, ils m'ont forcé à venir, dit Simon. 
- C'est aussi eux qui t'ont demandé de cambrioler l'auberge de ta mère ? 
- Je leur devais de l'argent. Je n'ai pas eu le choix.
- Est-ce que tu as faim, Simon ? 
- Un peu, oui...
Le groupe va s'asseoir. Adam sort une perle de viande séchée de son sac puis lui donne. Il sort la gourde et en propose à tous avant de se servir lui-même. Ceci fait, il continue d'interroger le garçon. 
- Si je racontais à ta mère ce que tu as fait...
- Ne lui dites rien, je vous en prie !
- Il va pourtant falloir que tu rentres chez toi. 
- Je ne peux pas, je suis désolé. 
- Et pourquoi donc ? 
- Elle me crois loin. 
- Tu lui diras que tu as changé d'avis. 
- Je n'oserais plus la regarder après ce qui s'est passé. 
- Ta mère sera compréhensive, tu dois lui avouer. 
- Je peux reprendre mon argent ? 
- Où est-il ? 
- Il se trouve dans l'un des sacs de ces hommes. 
- Ramène nous les sacs, qu'on regarde ce qui s'y trouve. "
Simon se lève, rassemble les sacs, et revient s'asseoir. Adam regarde leurs contenus. Il y trouve 5000 sous, quelques aliments et un parchemin. Il lit ce dernier puis, étonné, il demande au garçon : 
" L'incendie de Tchaïdeniz, c'est vous ? 
- Je n'ai rien fait, je vous le promet. 
- Que raconte cet écrit ? demande Zoldan.
- Faites brûler le quartier des jeux et quittez la ville pour ne plus jamais y revenir. Voici l'argent, lit Adam. 
- Je ne savais pas qu'ils allaient le faire ! dit Simon. 
- Raconte nous ton histoire, Simon, depuis que tu as quitté l'auberge.
- Bah... J'avais un cheval et un peu d'argent. 
- Et tu as voulu parcourir le monde, dit Adam. 
- Oui... 
- Et où es-tu allé ? 
- A Tchaïdeniz. 
- Et ensuite ? 
- Au début, je voulais prendre le bâteau. Mais il ne partait que le lendemain. Alors j'ai trâiné dans la ville et j'ai découvert que des gens misaient leur argent sur des jeux. 
- Et tu as gagné ? demande Zoldan. 
- Au début, oui. J'ai crû que c'était facile. Et puis j'ai tout perdu. 
- Combien ? demande Zoldan.
- 1000 sous. 
- Et qu'as-tu fait ensuite ? 
- Ensuite, quelqu'un m'a proposé de me prêter de l'argent. 
- Comme ça ? Sans rien en retour ? dit Trebor. 
- Contre mon cheval, répond Simon. 
- Et pour combien ? 
- 500...
- 500 ? s'étonne Trebor. 
- Oui. 
- Et après ? 
- J'ai joué cet argent et j'ai aussi perdu. 
- L'engrenage... Et ensuite ? dit Trebor.
- Ensuite, j'ai décidé de rentrer. 
- Et ensuite ? 
- L'homme qui ma prêté de l'argent m'a retrouvé avant que je ne parte. Il m'a proposé de me rendre mon cheval contre un service. 
- Et tu as accepté... dit Zoldan. 
- Oui...
- Et c'était quoi comme service ? 
- Il fallait que je guette. 
- Pendant que eux mettaient le feu au quartier, c'est bien ça ? demande Adam. 
- Oui. Quand j'ai vu ce qu'ils ont fait, j'ai pris peur. 
- Que s'est-il passé ensuite, demande Zoldan. 
- Ensuite, ils m'ont dit de venir avec eux. 
- Et où êtes-vous allé ? 
- Au début, on est allé dans une grotte où se trouvaient d'autres brigands. Ils nous ont dit qu'ils pouvaient nous héberger contre 200 sous pour chacun. 
- Mais tu n'avais pas d'argent...
- L'un d'eux a proposé de me les avancer. 
- Et après ? 
-  On est arrivé ici. Ils ont dit qu'ils voulaient faire un coup dans l'auberge. Je leur ai dit que je connaissais l'endroit. Ils m'ont demandé plein de choses puis on a convenu que c'était moi qui allait m'en occuper. 
- Et toi tu as accepté ! dit Zoldan. 
- Ils ont dit que si je n'y allait pas, ils allaient s'en charger eux même. 
- Je vois, dit Adam. 
- Et ensuite vous avez volé le tonneau de vin chez nous, c'est bien ça ? dit Trebor.
- Oui, mais je ne voulais pas, je vous le jure, monsieur, répond Simon. 
- Ca côute combien un tonneau de ce genre, demande Adam. 
- Un cru de l'année dernière... dans les 800 sous, dit Trebor. 
- Voilà ce que je propose, dit Adam. Toi, Simon, tu récupères ton cheval et sur cette somme, tu vas prendre 3000. Vous, chevaliers, vous prenez 1000 sous et le reste des chevaux. Et moi, je prend les 1000 sous qui restent. Ca convient à tous ? 
Tout le monde accepte. 
- Si tu veux Simon, tu peux passer à la commanderie de temps en temps. On te trouvera peut-être des choses à faire, dit Zoldan. 
- Tu vas rentrer chez toi, Simon. Tu racontera à ta mère, tout ce qui s'est passé depuis ton départ. Je peux compter sur toi ? dit Adam. 
- Oui... merci beaucoup. Je ne sais comment vous remercier. 
- Arrête de traîner avec des brigands, c'est tout ce qu'on te demande. "
Adam se lève et commence à chercher ses pièces qui sont tombées pendant le combat. Zoldan, Trebor et Simon l'aide à les chercher aussi. Quelques minutes après, Adam a retrouvé le contenu de sa bourse. 
" Ca ne doit pas être très pratique de se ballader avec autant d'argent sur soi, dit Zoldan. 
- C'est vrai que c'est un peu embêtant, dit Adam. 
- C'est bientôt le soir, venez souper chez nous. Qu'en dites-vous ? 
- D'accord. Je vous remercie. 
- Et pour le tonneau, on fait comment dit Trebor. 
- On enverra quelqu'un le chercher. Là, la dernière chose que j'ai envie de faire, c'est de faire rouler un tonneau jusqu'à la commanderie. "
Les hommes en rient. 
Le groupe déplace les corps dans la forêt. Puis, Simon prend la direction de l'auberge après avoir promis de tout raconter à sa mère. Adam et les chevaliers récupèrent les chevaux des brigands et continuent vers l'est, sur le dos de leur propre monture. 


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 23 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, la moitié d'une feuille de papier, 80% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi utilisé une fois, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 1 morceau de viande séchée, une gourde vide, ainsi qu'une bourse contenant 7375 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, cinq brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.

Quand ils arrivent, le soleil va bientôt se coucher. Zoldan fait rapidement faire le tour du propriétaire à Adam. Il montre différents bâtiments : " De ce côté, c'est là où on transforme le raisin... ici ce sont les dortoirs... de ce côté, c'est l'endroit où l'on se restaure... voici la chapelle... Et nous voilà arrivés aux écuries. "
Ils attachent leurs chevaux. Il y a un puit sur la place. Adam se rafraîchit et y remplit sa gourde. Le groupe entre ensuite dans la grande salle où sont servit les repas. Zoldan présente leur sauveur à ses compagnons qui l'accueillent chaleureusement. 
Zoldan demande à ce que certains se chargent du tonneau resté sur place. Il demande aussi à ce que quelqu'un apporte une nouvelle sacoche à Adam. Ils prennent place à table, et on leur sert le repas. Au menu, il y a du mouton et du vin issu du vignoble de la commanderie. 
" Voyez-vous, mon cher Adam, ici, nous sommes une fraternité. Chacun a un parcours différent, dit Zoldan. 
- Et son propre caractère aussi, dit un chevalier. 
Tout le monde se met à rire. 
- On vit dans le respect de certaines règles qu'on s'impose. En outre, on cultive nos champs, on prie, et on aide les innocents qui font appel à nous. 
- C'est respectable, dit Adam. 
- A propos, dit Zoldan, il vous faudrait un moyen de ne pas emmener autant d'argent sur vous lorsque vous vous déplacez. 
- Je sais, dit Adam, mais je n'ai pas trouvé de solution. 
- Vous savez, nous ne sommes pas la seule commanderie. Il y en a aussi sur le continent. Nous avons développé un système d'échange qui permet à ceux qui le souhaitent de déposer leur argent dans nos coffres. En contrepartie, nous leur délivrons un document qui leur permet d'échanger ce papier marqué de notre sceau quand ils le souhaitent. 
- Ca peut m'intéresser...
- Prochainement, nous comptons installer un bureau au château. Celà vous aidera très certainement. 
- Je peux déposer de l'argent dès aujourd'hui ? 
- Oui, si vous voulez. On s'en occupera après le repas. "
Le souper est terminé. Le soir est bien entamé. Zoldan convie Adam dans la salle des coffres. Ils s'assoient à une table. Adam dépose 6000 sous. En échange, Zoldan lui fournit un papier sur lequel il note le montant de la somme déposée puis le tamponne avec la marque de la commanderie. 
Adam demande toutefois s'il y a un risque de fraude. Zoldan lui dit qu'il y a secret sur ce papier que personne ne peut déchiffrer s'il n'est pas initié aux méthodes. Adam demande ce que c'est mais le chevalier préfère garder le silence. 
C'est la nuit lorsque Adam décide de repartir vers le château. Il remercie ses hôtes, les salut, puis quitte la commanderie sur le dos de son cheval. Arrivé à bon port, il prend un morceau de parchemin et y note : "Le problème du cambriolage est réglé. " Il pose ce papier sur la table du capitaine et va se coucher. 

--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 23 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, le quart d'une feuille de papier, 70% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi utilisé une fois, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 1 morceau de viande séchée, une gourde remplie d'eau, une bourse contenant 1375 sous et une lettre de change de 6000 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, cinq brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.


Jour 18

 JOUR 18

Le lendemain matin, Adam se prépare. Son armure est bien plus confortable et plus agréable à l'oeil. Il prend son petit-déjeuner et s'en va vers l'extérieur de la tour. Il se dirige vers la forge. 

" Bonjour, Forgeron. 

- Oh, bonjour !

- Je passais vous demander si vous aviez bien reçu les os de jomi. 

- Et pas qu'un peu. J'ai reçu tout le stock que vous m'aviez promis. 

- Je suis content de l'apprendre. 

- A propos, je vous ai fabriqué l'huile d'os de jomi dont nous avons parlé. 

- Bonne nouvelle ! 

- Vous enduirez votre épée avec cette huile, à l'aide du chiffon que voici. 

- Je vous remercie. Combien est-ce que je vous dois ?

- Me devoir quelque chose ? Ah ah ah. C'est plutôt moi qui vous suis redevable. J'ai appris que vous aviez sauvé le château. 

- Je n'étais pas seul, vous savez...

- Je vois que le contenu de votre carquois peut être amélioré... Que pensez-vous de ça ? 

Le forgeron lui montre des flèches en os de jomi qu'il a réalisé la veille. 

- Fantastique !

- Donnez-moi les vôtres et remplissez votre carquois avec ces flèches jomis. Elles seront encore plus efficaces. 

- C'est très gentil. Merci beaucoup. 

Adam récupère vingt-cinq flèches jomi. 

- Il n'y a pas de quoi. Vous avez besoin d'autre chose ? 

- Non, je vous remercie. Je dois y aller maintenant. 

- Je vous en prie. A la revoyure. 

- Au revoir, Forgeron. "

Adam se dirige au tribunal. De nombreuses personnes se sont déplacées pour assister au procès du maire et des brigands. C'est le roi qui va présider la séance. Au fond la pièce, assis en hauteur, Qualrain est accompagné d'un huissier et du mage. Des soldats sont à côté d'eux. 

Les accusés, maire et brigands, sont disposés sur le côté gauche, face à leurs accusateurs, tandis que des soldats se trouvent auprès d'eux. Sur le côté droit, c'est le public qui s'y trouve ; Adam, le messager et les deux capitaines ont pris leurs places. 

Le roi ouvre la séance : 

" Si nous sommes tous réunis aujourd'hui, c'est parce que les individus qui se trouvent face à nous sont accusés d'avoir comploté avec Melios, roi du Sud, à l'encontre du royaume du Nord. Ils sont accusé d'avoir voulu semer la terreur dans notre contrée, par l'entremise de géants dénommés jomis. 

Puis, regardant le maire, il lui dit :

" Vous ! Confirmez-vous avoir été jusqu'à présent le maire de Tchaïdeniz ? 

- Oui...

- Confirmez-vous avoir comploté contre nous ? 

- On m'y a forcé !

- Donc vous reconnaissez les charges adressées à votre encontre ? 

- Oui...

- Reconnaissez-vous les individus qui se trouvent à côté de vous ? 

- Non. 

- C'est faux ! dit l'un des brigands. C'est lui qui m'a expliqué ce qu'on devait faire. 

- Et que vous a-t-il dit ? 

- Il nous a demandé de tuer tous les cavaliers qui se dirigeaient au galop au château. 

- Est-ce que ce que dit cet homme est vrai, monsieur le maire ? 

- Oui...

Le seigneur appelle le messager. Celui-ci s'approche. 

- Reconnaissez-vous cet homme ? demande le roi aux brigands.

- Nous le reconnaissons, disent quelques brigands. 

- Et vous, messager Kamon, reconnaissez-vous vos agresseurs ? 

- C'est bien eux.

S'adressant au public, l'huissier dit : 

- L'homme qui se présente devant vous, a été violemment agressé par ces bandits sur ordre du maire.  

Le roi s'adresse au messager : 

- Pourquoi ces brigands vous ont-ils agressé ? 

- Pour m'empêcher d'atteindre le château. 

- Pourquoi pensez-vous celà ? 

- Parce qu'ils m'ont demandé où j'allais.

- Vous leur avez donc dit que vous alliez au château. 

- Oui. 

- Leur avez-vous dit ce que vous alliez y faire ? 

- Oui. 

- Que leur avez-vous dit ? 

- Que le royaume du Nord était en danger et que je devais absolument rencontrer le roi pour l'avertir. 

- Et que s'est-il passé ensuite ? 

- Ensuite, ils nous ont arrêté puis emmenés au bosquet. 

- Et que s'est-il passé au bosquet ? 

- Ils nous ont battu et ont finit par tuer celui qui m'accompagnait. 

- Comment-vous en êtes-vous sorti ? 

- Des gardes du château m'ont trouvé et m'ont soigné. 

- Et avant l'agression, qui vous a dit de venir au château ? 

- Le capitaine de Tchaïdeniz. 

- Je vous remercie. Vous pouvez reprendre votre place. 

Le messager se rasseoit. L'huissier appelle le capitaine de Tchaïdeniz, Paul. Le roi l'interroge. 

- Qu'aviez-vous dit aux messagers avant qu'ils ne partent vers le château ? 

- Je leur ait dit que des jomis venant de Tchaïdeniz allaient être lâchés près du château.

- Et comment l'avez-vous appris ? 

- Lors d'un repas avec le maire. 

- Vous confirmez donc que c'est le maire qui vous en a informé. 

- Oui. 

- Lors de ce repas, d'autres personnes savaient-elles ce qui allait se passer ? 

- Oui. 

- Qui ? 

- Il y a avait aussi cet envoyé, qui venait du royaume du Sud. 

- Que faisait cet homme en votre compagnie ? 

- Je l'ignore. Depuis quelques temps, il suivait le maire partout où il allait. 

- Je vous remercie, veuillez retourner à votre place, dit le roi.

L'huissier demande au maire de se lever. Qualrain l'interroge : 

- Qui est l'homme dont a parlé le capitaine de Tchaïdeniz ? 

- C'est un commandant de Melios. 

- Est-ce vrai qu'il vous accompagnait souvent ? 

- Souvent ? Non... Disons, de temps en temps. 

- Et pour quelle raison le voyiez-vous ? 

- On ne m'a pas laissé le choix... 

- N'était-ce pas vous le maître des lieux ? 

- Si mais...

- En cas de danger, n'aviez-vous pas la possibilité d'envoyer des messagers au château ? 

- Si mais...

- Mais quoi ? 

- Ils m'ont dit que le royaume du Nord était sur le point de tomber. 

- Et vous les avez donc crû...

- Oui... 

- A propos, comment avez-vous appris que le capitaine avait envoyé des messagers ? 

- Nous l'avons fait suivre. 

- Vous doutiez donc de sa loyauté à votre égard ? 

- Oui. 

- Pourquoi ? 

- Parce qu'il n'aimait pas les changements qu'il voyait s'opérer dans la ville. 

- Vous pouvez vous rasseoir. 

L'huissier rappelle le capitaine de Tchaïdeniz. Le roi l'interroge :

- Que reprochiez-vous au maire ? 

- Ce que je lui reprochais ? 

- Oui. 

- Deux choses : d'abord, il laissait les bâteaux venant du royaume du Sud débarquer au port de la ville. De plus en plus de soldats ennemis débarquaient régulièrement. 

- Et l'autre chose ? 

- Ensuite, c'est qu'il a réaffecté le quartier ouest de la ville. C'était devenu un repère de brigands. 

- Nos envoyés nous ont dit qu'il vous ont retrouvé dans la prison de Tchaïdeniz. Est-ce vrai ? 

- Oui. 

- Sur la base de quel délit ou de crime vous y a-t-on enfermé ? 

- On m'a accusé d'avoir brûlé le quartier des jeux.

- Est-ce vrai ? 

- Non ! C'est une mise en scène qui leur permettait de se débarrasser de moi. 

L'huissier demande au maire de se lever. Le roi lui demande :

- Avez-vous orchestré l'arrestation du capitaine sur la base de faux ? 

- Non ! Il ment !

- Etiez-vous présent lors de son procès ? 

- Oui, j'y étais.

- Sur quelles preuves la culpabilité du capitaine a-t-elle été fondée ? 

- Des gardes ont témoigné sur le fait qu'ils se plaignaient souvent de ce quartier. 

- Quelqu'un l'a-t-il vu incendié le quartier ? 

- Je ne sais pas. 

Le capitaine de Tchaïdeniz reprend la parole : 

- Je n'ai pas incendié le quartier. Tout cela, c'était un complot pour me faire arrêter ! "

Le roi annonce une pause et discute de la délibération, aussi bien avec l'huissier qu'avec le mage. Quelques instants plus tard, l'huissier annonce la sentence : 

" Ancien maire de Tchaïdeniz, à vos yeux, le seul crime de cet homme est d'avoir cherché à protéger le roi Qualrain. Au vu des informations que nous avons parcouru ensemble et des faits qui vous sont reprochés, vous êtes déclaré coupable de haute trahison à l'encontre de votre roi. De fait, vous et vos complices, êtes condamné à l'incarcération à perpétuité. La séance est levée. "

Le maire ne conteste pas la sentence. Il sait qu'il a cherché secours auprès de l'ennemi. Les condamnés auront, largement le temps de méditer sur les intentions qui les ont poussé à faire ce qu'ils ont fait. 

Adam et les autres sortent de la salle d'audience. Il pleut. Le jeune homme se dirige à la cantine de la tour de garde. Là-bas, Urger lui dira ce qu'il y a de prévu pour le reste de la journée. 


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 25 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, trois-quart d'une feuille de papier, 90% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi, un chiffon, une calame, 4 morceaux de viande séchée, une gourde remplie d'eau, ainsi qu'une bourse contenant 6485 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, trois brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi.

Adam se trouve dans la cantine de la tour. Pendant le repas, où il s'est servi, en self-service, de soupe de légumes, d'escalope de faisan et de poêlée de carotte, il discute avec ses comparses. L'un des gardes lui apprend que ce matin, des agriculteurs sont venus se plaindre à propos de spectres. 
Le capitaine arrive dans la salle vers la fin du repas. Adam lui demande :
" On fait quoi cet après-midi, capitaine ? 
- Je ne sais pas encore. Pourquoi n'irai-tu pas patrouiller. Tu peux prendre un cheval. 
- Je voudrai m'occuper de cette histoire de spectre. 
- Les spectres ? Oh... C'est compliqué, tu sais...
- Ah bon, pourquoi ? 
- Les affaires de spectre, c'est pas comme les affaires de monstres ou d'humains. Ca ne se laisse pas attraper, on ne peux pas les mettre en prison non plus... C'est un problème qu'on a du mal à régler. 
- Il a forcément un moyen, non ? 
- Tu devrais en parler au mage ; il en sait plus que moi à ce sujet. 
- D'accord. Et bien à plus tard. 
- A plus tard. "
Avant de quitter la tour, Adam s'installe sur son lit et ouvre son livre. Il parcoure les pages correspondantes aux spectres. Voici ce qu'il lit : 
" Les spectres sont, parmi les créatures de notre contrée, celles dont les citoyens se plaignent le plus communément. Bien qu'il soit difficile de définir précisément leur habitat, on a constaté qu'ils se regroupaient majoritairement dans les lieux où les humains étaient moins nombreux, comme dans les forêts ou les zones marécageuses. Des voyageurs ont également rapporté que l'on pouvait en trouver dans les déserts et certaines étendues d'eau ou de glace. Les spectres sont des êtres humains qui ont perdu la vie et qui errent sous leur apparence éthérique. Ces créatures ne sont pas foncièrement hostiles aux humains mais c'est la longueur de leur pénitence qui finit par en rendre certains agressifs. En effet, ils errent sans savoir ce qu'ils doivent vraiment faire, ne s'alimentent pas, ne ressentent pas de plaisir à exister. Ils semblerait que les spectres soient bloqués entre deux mondes, le nôtre et celui des morts. D'habitude, ils sont invisibles, mais ils peuvent nous apparaître afin de nous effrayer, ou peut-être pour essayer de nous dire quelque chose, nous ne savons pas très bien ; dans tous les cas, la majorité d'entre nous en ont peur et celà ne permet pas la convivialité. De nombreuses histoires racontent que des spectres finissent par prendre le contrôle de certains hôtes afin de pouvoir intéragir avec le monde matériel plus facilement. Lorsque vous êtes attaqué par des spectres, le plus simple est de fuir. Il arrive cependant que certaines personnes soient parvenues à en faire partir en récitant des incantations. Les spectres n'ont pas réllement de point faible. On ne peut pas les toucher non plus avec des armes traditionnelles. Des données nouvelles sur ce sujet apparaissent régulièrement : peut-être en apprendrez-vous davantage à ce propos auprès de mages ou de prêtres. "
Adam va voir le mage. On lui ouvre la porte du donjon ; il est presque comme chez lui. Il se dirige dans ses bureaux. Celui-ci est en train de lire un livre qui s'intitule : "Plantes et végétaux de notre île " . Quand il voit Adam, il s'arrête et lui demande la raison de sa présence :
" Tu voulais me demander quelque chose, Adam ? 
- Avez-vous un moment à m'accorder pour me parler des spectres ? 
- Les spectres ? Oh... Sujet aussi intéressant que difficile à appréhender. Que désires-tu savoir ? 
- On nous a rapporté que des spectres erraient dans les champs en ce moment. 
- J'aurais dû y penser... Cela ne m'étonne pas. 
- Que voulez-vous dire ? 
- Ce sont probablement les esprits de soldats morts lors de la récente bataille contre les jomis. 
- Peut-on faire quelque chose pour les faire partir ? 
- C'est très compliqué. 
- Dans mon livre, j'ai appris que les spectres erraient sans but. Vous en pensez quoi ? 
- Je pense que ce n'est pas faux, du moins pour une partie.
- Et pour l'autre partie ? 
- Ils doivent essayer de rentrer en contact avec nous. 
- Ah oui, je l'ai lu, ça aussi.
Le mage ferme son livre puis dit : 
- Selon diverses souces, il semblerait que les spectres cherchent des guides parmi les humains. 
- Des guides ? 
- Des gens qui pourraient les faire passer définitivement dans le monde des morts. 
- Vous avez déjà essayé ? 
- Jusqu'à présent, cela n'a jamais été une priorité pour le royaume du Nord. J'ai tellement de choses à faire de mon côté que je ne m'en suis jamais vraiment occupé. C'est plutôt la mission des prêtres que des mages, si tu veux mon avis. 
- Savez-vous ce qu'il faut faire pour les empêcher de s'en prendre aux citoyens ? 
- Je viens de te le dire. Il faut les guider. 
- Les guider vers le monde des morts ? Mais comment ? 
- Je suppose qu'il faut les faire venir jusqu'au temple. 
- Et comment dois-je faire ? 
- Je te suggère de poser ces questions au prêtre. 
- Je vais y aller de ce pas, dans ce cas.
- Très bien jeune apprenti. 
- Merci pour les renseignements, Mage. Au revoir. 
- Au revoir. "
Adam se dirige maintenant au temple. A l'intérieur, il trouve le prêtre, probablement en train de prier. Adam l'interrompt au bout d'un certain temps, car celui-ci ne l'avait pas remarqué. 
" Pardon Prêtre, mais je dois vous parler. 
- Oui, jeune frère, je vous écoute. Comment puis-je vous aider ? 
- Je voudrais savoir comment on peut guider les spectres ? 
- Les spectres ? Par les cieux, ce n'est pas une mince affaire. 
- On m'a dit qu'il fallait les guider jusqu'ici, est-ce vrai ? 
- C'est une possibilité, effectivement. 
- Quelles sont les autres endroits ?
- Toutes les intersections énergétiques sont de potentielles entrées vers un autre monde. 
- Les intersections énergétiques ? 
- Ce sont des noeuds où se rejoignent les tissus du monde matériel et les tissus du monde immatériel. 
- Donc, si j'ai bien compris, le temple est bâti sur l'un de ces noeuds...
- Tout à fait. 
- Je voudrais guider des spectres jusqu'au temple. Comment dois-je m'y prendre ? 
- Il ne suffit pas de les amener jusqu'ici. Certains spectres errent tout simplement parce que l'entrée dans l'autre monde leur a été refusé. 
- Qui leur refuse ? 
- Un gardien en garde les portes. 
- Pourquoi leur refuserait-il ? 
- Quand ils arrivent aux portes, le gardien pèse les actions terrestres de chaque esprit. Ceux dont les mauvaises actions pèsent plus lourd que les bonnes ne peuvent pas entrer. 
- Et que font ceux qui ne peuvent entrer ? 
- Ils sont renvoyés sur Terre pour errer. 
- Que font les spectres qui errent ? 
- Ils cherchent des moyens pour interragir avec la matière. Pour cela, ils tentent d'entrer en contact avec des humains pour qu'ils les aident à réaliser leurs missions. 
- Pourquoi certains sont-ils méchants avec les humains ? 
- Les humains ne sont généralement pas enclin à les aider, probablement à cause de la peur qu'ils ressentent en les voyant. 
- Oui mais s'ils ne peuvent entrer dans le monde des morts ni parvenir à réaliser des missions pour expier des fautes, que deviennent-ils ? 
- C'est effectivement un problème car au fil du temps, certains en deviennent agressifs. Ils peuvent en venir à provoquer les humains voire les posséder en prenant leur corps. 
- C'est troublant...
- Le plus troublant, c'est que certains spectres finissent par se faire à leur état, et entreprennent d'empêcher les autres de migrer vers l'autre monde. 
- Il existe des spectres plus puissants que d'autres ? 
- Tout à fait. 
- Comment font-ils pour les empêcher ? 
- Ces spectres, plus concients de leur état, et sans doute plus malins, en viennent à posséder le corps d'un humain pour contrôler les autres spectres. 
- Des spectres à l'apparence humaine ? 
- On les appelle nécromanciens ou sorciers. 
- Mais pourquoi cherchent-ils à contrôler les autres spectres ? 
- Ce n'est qu'une hypothèse mais selon moi, au début, ce type de spectre possède un hôte par pure compasion envers les siens, afin de les guider. Mais avec le temps, le pouvoir qu'il acquièrt sur les autres finit par le posséder lui-même. 
- Les nécromanciens sont-ils des ennemis ? 
- Oui ou non. Oui, si leur objectif est de contrôler des spectres pour dominer l'humanité. Non, si leur objectif est d'aider à rééquilibrer la balance des spectres qu'ils guident. 
- Où peut-on trouver des nécromanciens ? 
- Dans notre région, à notre connaissance, il y en a quelques uns mais le plus dangereux de tous vit dans la forêt, la plus proche du château. 
- Je voudrais aller dans cette forêt pour convaincre le nécromancien. 
- Vous ne pouvez y aller comme cela. Les spectres vous attaqueraient... Certains pourraient essayer de vous posséder. 
- Comment faire alors ? Il doit bien y avoir un moyen...
- Il y a peut-être un moyen, effectivement. 
- Quel est-il ? 
- Il vous faudrait un talisman. 
- Un talisman ?
- Un objet qui vous protègerait. 
- Quel genre d'objet ? 
- L'objet importe peu. Ce peut être une bague, un bracelet, une chaîne, par exemple. 
- Vous pouvez m'en prêter un ? 
- Je n'en ai pas, je suis désolé. Il faut que vous vous procuriez un objet puis que vous le fassiez enchanter par le gardien. 
- Le gardien de l'autre monde ? 
- Oui.
- Comment puis-je entrer en contact avec lui ? 
- Là est la difficulté. Il ne se montre pas à tout le monde. Néanmoins vous pouvez toujours essayer. Pour cela, vous devez dormir au temple et espérer qu'il vienne à vous dans votre songe. 
- Je voudrais essayer. 
- Soit, si vos intentions sont nobles, il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. 
- Je vais sortir me procurer un objet à enchanter et je reviens. 
- Très bien jeune frère. 
- A tout à l'heure. 
- A tout à l'heure. "

--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 25 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, trois-quart d'une feuille de papier, 90% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi, un chiffon, une calame, 4 morceaux de viande séchée, une gourde remplie d'eau, ainsi qu'une bourse contenant 6485 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, trois brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi.

Adam sort du temple et se dirige à la bijouterie. Il regarde ce qu'y s'y vend puis opte pour une bague en or. Cela lui coûte 500 sous. Ceci fait, il retourne au temple. Il demande au prêtre un endroit où il pourrait faire une sieste. Le maître des lieux lui propose un endroit dans une arrière salle. Adam s'allonge. Quelques minutes plus tard, il s'endort. 
Adam finit par se réveiller. Il se dirige vers la grande pièce afin de dire au prêtre que cela n'a pas fonctionné. Il voit le patron des lieux, sur le point de sortir du temple. Il l'appelle de loin. Celui-ci se retourne. Mais ce n'est pas le prêtre, c'est le gardien !
Adam est quelque peu effrayé car il ne s'attendait pas à cette mise en scène. 
" Auriez-vous préféré un autre endroit ? lui demande le gardien.
- Pardon... non... je ne sais pas... êtes-vous celui que l'on appelle gardien ? 
- C'est juste.
- Je voulais vous voir. 
- Je sais pourquoi vous êtes là. 
- Pouvez-vous m'aider ? 
- Vos intentions sont nobles Adam, j'accepte de vous aider. 
- Voici la bague en question. 
- Cet objet, que je m'apprête à enchanter, te permettra d'être protégé contre les attaques de spectres. Tant que ta mission ne sera pas accomplie, ne le retire sous aucun prétexte. 
- Pourquoi n'acceptez-vous pas tous les spectres dans l'autre monde ?
- Certains ne le méritent pas. 
- Mais ils s'en prennent aux humains...
- Les humains s'effraient parfois de petites choses, et défient de grandes choses. 
- Les spectres sont-ils de petites choses ? 
- Veux-tu dire innofensifs? 
- Oui. 
- Les spectres, dans leurs débuts, ne comprennent pas leur état. Ils sont réceptifs à tous ceux qui pourraient les aider à trouver leur chemin. Mais si leur travail ne portent pas leurs fruits, ils peuvent trouver le temps long et considérer des ambitions plus inquiétantes. 
- Avec le temps, les humains considéreront-ils les spectres ? 
- Rien ne sera tant que les spectres et les humains ne comprendront pas leurs rôles respectifs. 
- Si je réussis, accepterez-vous tous les spectres que je vous enverrai ? 
- Probablement pas. 
- A quoi ma mission servira-t-elle alors ? 
- A empêcher certains d'alourdir le poids de leurs mauvaises actions, et d'autres, de leurs faire accepter leur état, jusqu'à ce que la balance penche en leur faveur. 
- L'errance peut-elle être longue ? 
- Certains spectres parmi vous errent depuis des milliers d'années. 
- Des milliers d'années ? 
- Au point d'oublier qu'ils cherchent un passage vers un autre monde. 
- Les animaux ont-ils peurs des spectres ? 
- Certains oui, et d'autres non.
- Je compte retrouver le chef des spectres du royaume du Nord. 
- Tu le trouveras. 
- Est-ce que c'est un ancien spectre ? 
- Le plus ancien. Il est venu me voir à plusieurs reprises. 
- Qu'a-t-il fait de mal pour être condamné à une peine si longue ? 
- En ce qui le concerne, ce qu'il a fait de mal concerne ce qu'il n'a pas fait de bien.
- Je ne comprends pas. 
- Il utilise ses acquis pour égarer des spectres au lieu de les guider. Chaque jour qui passe alourdi sa peine.
- Je vais faire de mon mieux. 
- Que ta persévérence soit récompensée. Ta bague te protègera. A présent, retourne à ta couche. 
- Merci Gardien. "
Adam s'allonge à nouveau sur le lit sur lequel il faisait sa sieste. Quelques instants plus tard, il se réveille. Le prêtre discute avec quelques personnes. Adam le salut de la main et quitte le temple. C'est le soir. Adam retrouve le capitaine dans la tour et lui annonce qu'il va partir en mission dans la forêt. Urger l'autorise à partir. Il en profite pour lui donner le montant de sa solde, soit 400 sous. 
Adam va à l'écurie. Il prend un cheval et le scelle. Sur le mur, il constate la présence d'une torche non allumée. Il la prend. Puis il quitte le château en direction de la forêt. 
Pour s'éclairer, il utilise la torche. Il arrive dans la forêt en pleine nuit. Il attache son cheval à un arbre puis pénètre dans l'étendue boisée. Il entend des sons provenant de différents animaux. Mêlés à eux, il entend des sortes de cris, des sortes de pleurs, des sortes de rire aussi. Il entend également des débuts ou des fins de mots, de phrases peut-être. 
Il continue son chemin en se fiant à son instinct. Des créatures fantomatiques font leur apparition entre les arbres. Elles émettent de la lumière par elles-mêmes : certains spectres sont rouges, d'autres gris, d'autres bleus. Certains se montrent ostensiblement, d'autres sont supposémment restés invisibles. Certains ne montrent que leurs parties antérieures, d'autres leurs parties postérieures. 
Certains spectres comprennent qu'il ne faut pas s'approcher d'Adam et le laissent circuler à sa guise. D'autres, plus téméraires, cherchent à s'approcher d'Adam mais sont violemment projetés en arrière. 
Adam avance et s'engouffre toujours plus profondément dans la forêt. A un moment donné, il entend une voix. Il suit le son jusqu'à apercevoir de la lumière provenant de torches posées sur le sol. Adam continue de marcher puis finit par apercevoir un vieillard entouré de spectres. Celui-ci leur dit ceci : 
"Parcourez champs et rivières et ramenez vos frères. 
Que les jeunes accompagnent et apprennent des anciens.
Convainquez ceux qui souffrent et combattez ceux qui endurent.
La voie que je vous enjoins de suivre vous mènera à la paix."
Adam se montre, ce qui interrompt la cérémonie du nécromancien :
" Qui êtes-vous ? lui demande le vieil homme. 
- Je m'appelle Adam.
- Quel courage ! Adam... et qu'êtes-vous venus faire aussi loin dans la forêt ?
- Je suis venu vous demander d'arrêter. 
- Arrêter ? Ah ah ah ! 
- Vous empirez votre situation et celle des autres spectres, Nécromancien. Il faut que vous cessiez. 
- C'est trop tard, Adam.
- Vous ne faites que retarder leur accès à l'autre monde.
- L'autre monde n'en a que faire de nous !
- Ce n'est pas vrai. L'autre monde vous attend !
- Voyez vous, Adam, nous sommes tous des rebus de ce monde dont vous parlez. 
- De façon passagère seulement. 
- Je vous ai assez entendu, Adam... quittez ce lieu ou ce sera le dernier que vous aurez vu !
- Je vais y aller. Mais d'abord, je veux que vous libériez tous les spectres que vous avez égarés.
- Ah ah ah !
Le nécromancien prend un ton vindicatif en s'adressant aux spectres qui suivent la discussion : 
- Mes frères ! N'écoutez pas cet individu. Montrez lui à quel point sa constitution ne lui permet pas d'avoir quelconque emprise sur vous ! "
A cet instant, une nuée de spectres surgit de la forêt et fonce sur Adam. Pendant de longues minutes, des spectres s'encastrent contre la barrière protectrice d'Adam, là où d'autres sont éjectés, sur les côtés ou dans les airs. 
Adam réitère sa demande à l'encontre du nécromancien mais celui-ci refuse à nouveau. Adam s'adresse alors aux spectres de la forêt : 
" Il se peut que beaucoup d'entre vous aient déjà acquis leur place dans l'autre monde. Et à ceux qui en douteraient, sachez que vous ferez une très grande et très belle action en refusant de continuer à suivre les instructions de ce nécromancien. Pour certains d'entre vous, il ne fait que retarder votre entrée dans l'autre monde, et pour les autres, qui ont déjà acquis leur place, il fait en sorte que vous ne le sachiez pas. Prenez la direction du temple du château et demandez une audience avec le gardien de l'autre monde."
A ces mots, le nécromancien se met en colère. Il envoie un sort d'éclair sur Adam qui est projeté à son tour. Cependant, Adam se relève et parvient à se cacher derrière un tronc. Le nécromancien envoit de nouveau un sort d'éclair sur l'aventurier mais c'est l'arbre qui prend feu. 
Au fil des attaques et des esquives, le feu s'étend dans la forêt. De leurs côtés, les spectres continuent d'attaquer Adam mais ils ne parviennent pas à dépasser la barrière protectrice. Le nécromancien ne fléchit pas et insiste. Des branches commencent à tomber sur le sol. L'une d'elle touche Adam qui se retrouve empêtré un certain temps. Le nécromancien cherche à profiter de l'occasion et avance vers Adam. 
L'antagoniste prépare une nouvelle attaque qu'il est sur le point de projeter sur Adam. A cet instant, le nécromancien effectue une voltige. Il vient d'être projeté par le cheval qui l'a percuté. Le nécromancien touche le tronc d'un arbre en feu, ses vêtements s'enflamment. Il se débat, court dans tous les sens et s'écroule. 
Il se remet alors à pleuvoir. La feu de la forêt s'éteind peu à peu. Le jeune homme monte sur son cheval et s'approche du cadavre du nécromancien. Une créature fantomatique sort de son corps. Elle s'adresse à Adam :
" Réalisez-vous ce que vous venez de faire ? 
- Je viens de mettre un terme à vos projet de désordre dans la contrée. 
- Qui êtes-vous ? 
- Je m'appelle Adam et je sers le roi du Nord.
- Adam, j'ai mis des années à rassembler tous ces spectres et voilà qu'en une nuit, vous avez tout fichu en l'air. 
- Si vous voulez aider ces spectres, envoyez-les dans l'autre monde. 
- Et que faire de ceux qui ne peuvent y entrer ? 
- Votre mission n'est certainement pas de les contrôler. S'ils sont réceptifs à votre aura, alors vous devez vous en servir pour les accompagner, et non pour les égarer. 
- C'est le gardien qui vous envoie ? 
- Le gardien vous somme de revenir à la raison. Aidez les vôtres à s'aider eux-mêmes et regagnez votre place dans l'autre monde. 
Le spectre garde le silence quelques instants puis dit : 
- Vous avez raison. J'ai été dépassé par mon désespoir. 
- Convainquez les spectres de retourner au temple pour les uns, de ne pas s'en prendre aux humains pour les autres. 
- Je ferai comme vous me dites. 
- Je compte sur vous. "
Adam repart sur le dos de son cheval. Il pleut. Le cavalier prend la direction du château avec la sensation du devoir accompli. Arrivé à l'écurie, il descelle son cheval puis remet la torche à sa place. Le soleil va bientôt se lever. Il se rend au bureau du capitaine, puis écrit sur un papier qu'il pose sur sa table : "Le problème des spectres est résolu."
Ceci fait, il va à la cantine avec deux perles de viande séchée et sa gourde. Il prend son repas, se lave les mains puis va se coucher. 


--> Adam a une armure en cuir avancée, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 25 flèches jomi, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, la moitié d'une feuille de papier, 80% d'un flacon d'encre, un flacon d'huile de jomi, un chiffon, une bague anti-spectre en or, une calame, 2 morceaux de viande séchée, une gourde presque vide, ainsi qu'une bourse contenant 6385 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, trois brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi, 1 nécromancien.



Jour 17

 JOUR 17

C'est le matin. A Tchaïdeniz, le mage a conservé l'apparence de Paul. Depuis sa cellule, il observe le gardien qui a finit par s'endormir après avoir crié son innocence une bonne partie de la veille. En vain, puisque personne n'était venu le voir. 

La porte en fer de la salle des cellules s'ouvre. Deux gardiens font leur apparition. Ils se dirigent vers le mage. Ils ouvrent sa cellule et le tiennent pour l'emmener jusqu'à l'échafaud. 

Ces bruits réveillent le gardien qui a été enfermé par le mage. Il réclâme sa libération : 

" Hé les gars, sortez moi de là !

L'un de ses collègues se tourne vers lui tout en agrippant le mage et dit : 

- Ah ah ah ! 

- Vous ne me reconnaissez pas ? dit le gardien emprisonné.

- Tout comme on reconnait l'ancien capitaine de cette cité. Si tu es derrière cette cellule, c'est que tu as fait quelque chose de répéhensible. 

- Mais je n'ai rien fait ! clâme-t-il à nouveau.

- Il ne fallait pas chercher à déjouer la loi ! réplique le gardien tout en s'éloignant avec le mage. 

- Noonnnnnn ! Ne partez pas !

La porte en fer se referme. 

Les deux gardiens escortent le mage jusqu'à la grande place de la ville. Ici, une estrade a été installée, de manière à ce que les nombreux habitants de la cité puissent assister au spectacle. Dans un coin de l'estrade, sont présents plusieurs individus dont le bourreau, le maire, le subalterne de Melios, quelques soldats armés, l'huissier et un prêtre. 

Des soldats prennent le relais. Ils emmènent le mage jusqu'au gros morceau de tronc posé à l'avant de la scène. Le mage a les mains dans le dos et attachées. Le bourreau, équipé d'une hallebarde se met à côté de lui. 

L'huissier s'avance à son tour. Il prend la parole ; le public reste silencieux :

" L'homme qui se présente à vous, en ce jour, est coupable d'avoir incendié un quartier de cette cité. Dans le cadre de son jugement, il a été convenu que sa peine était, l'éxécution par décapitation. "

L'huissier recule. C'est au tour du prêtre de Tchaïdeniz de s'exprimer : 

" Le condamné que voici, a malheureusement crû bon, de contrevenir aux lois, que notre bon sens, nous a sommé de créer, afin de faciliter la bonne entente, entre notre citoyens. Les crimes de cet ordre sont soumis, au châtiment le plus sévère. Cette vie n'est qu'un passage ; que les fautes que certains commettent, servent d'exemple aux autres, à propos de ce qu'il ne faut pas faire. "

Le prêtre recule. C'est au tour du maire de s'adresser au peuple : 

" Mon cher peuple. Je ne voulais pas y croire, mais les preuves ont parlé d'elles-mêmes. Le capitaine de la garde, en qui j'avais placé toute ma confiance, l'a manifestement trahi. Je regrette, mais c'est ainsi ! "

Le maire recule. Le bourreau force le mage à s'agenouiller, puis à poser sa tête sur le tronc de chêne. L'huissier procède à un décompte : " Dix, neuf, huit... "

Au moment où il allait dire "zéro", le mage se transforme en mouche. Le bourreau plante sa hallebarde contre la bûche. Le public n'en revient pas, le condamné vient de disparaître sous ses yeux. Le mage se transforme encore : Cette-fois ci, en immense dragon !

L'estrade tremble. Durant la transformation, le bourreau à été éjecté de la scène. Les autres personnes présentent sur le podium sont prises d'étonnement. Le dragon pousse un puissant rugissement puis s'adresse au public : " Citoyens ! Quittez cette ville au plus vite ! Nous ne le répèterons pas. "

Suite à ces paroles, il pousse sur ses pattes et met ses ailes en mouvement. Il se tourne vers le maire, l'attrape, puis s'envole avec lui en direction de l'extérieur de la ville. Les citoyens, eux, sont en panique. 

Le dragon a pris de l'altitude. Les quelques flèches qui ont cherché à l'atteindre n'y sont pas parvenues. Le dragon est déjà hors des murs. Il se dirige vers le lieu qui a été convenu la veille.

Quelques instants plus tard, le dragon fait son apparation au-dessus de la clairière. Le maire s'est évanouit pendant le vol. Le mage se pose. Adam le salut puis lui dit qu'il faut aller chercher les autres un peu plus loin. Le jeune aventurier monte sur le dos du dragon et ensemble, ils rejoignent les autres membres de l'escouade qui les attendent. Tout le monde monte à bord. Le dragon prend un peu d'altitude et accroche le filet à l'aide de son autre patte postérieure. 

Le voyage retour peut enfin se faire. Les compagnons ont fait mieux que l'objectif initial. Sur le chemin du château, quelques heures plus tard, ils constatent qu'une armée se dirige vers Tchaïdeniz. Celle-ci y parviendra dans deux jours, si elle conserve son allure. 

Pendant ce temps, à Tchaïdeniz, c'est la grande panique. Les habitants rentrent chez eux, prennent quelques effets et sortent de la ville. Certains se baricadent. D'autres choisissent de rester pour voir ce qu'il va se passer. La majorité est tout de même en train de quitter les lieux. 

A un moment donné, les gardes finissent par fermer la porte principale de la ville. Une émeute éclate devant. Des gardes sont piétinés ; des citoyens entreprennent de réouvrir la porte. De nombreux soldats arrivent et embarquent le maximum de citoyens qu'ils peuvent. Mais la porte est réouverte. Et le plus grand nombre des habitants a fini par quitter Tchaïdeniz. 

Le subalterne de Melios se trouve dans ses appartements. On l'informe de ce qui se passe à l'extérieur. Il comprend que le roi Qualrain n'a pas été duppé. Il s'attend à ce que celui-ci arrive avec une armée pour délivrer la ville. Il se dit alors qu'il ne peut pas fuir, qu'il ne peut céder la ville sans combattre, au risque d'être condamné par son supérieur pour désertion. Il réfléchit à un plan. 

C'est déjà le soir. Le dragon vient de se poser juste devant le château. Des gardes viennent les accueillir. Le roi se joint aux retrouveailles. Il propose à l'équipe d'Adam de le rejoindre dès que possible au donjon. De leurs côtés, les prisonniers sont mis en prison, en attendant le lendemain. 


--> Adam a une armure en cuir, l'épée d'Osgoth, un arc et un carquois avec 9 flèches en fer, 6 flèches en acier, un livre sur les créatures, le parchemin d'Hector, trois-quart d'une feuille de papier, 90% d'un flacon d'encre, une calame, 4 morceaux de viande séchée, une gourde remplie, ainsi qu'une bourse contenant 1485 sous. Ses faits d'arme : un troll des campagnes, un gobelin migrateur, trois brigands, 2 harpies des marécages, 1 jomi.

L'équipe rejoint le donjon. On les convit à se rafraîchir dans la fontaine d'une pièce attelée à la salle principale puis ils s'installent à la table où leur sera servi leur repas. On leur sert de succulents mets, dignes des réceptions prestigieuses. 


En cours de repas, le Urger s'adresse au roi : 

"Tant d'honneurs, votre grandeur, nous met quelque peu mal à l'aise. 

- C'est si peu en comparaison de ce que vous avez fait pour le royaume du Nord, dit Qualrain. 

- Vous nous flattez, votre excellence. 

- J'ai pris la décision de vous récompenser. Vous avez d'abord permis la sauvegarde de notre contrée, vous avez ensuite retrouvé les malfrats, vous avez libéré un prisonnier injustement incarcé, et qui plus est, vous avez sauvé de nombreuses vies dans le cadre de la bataille qui s'annonce. 

- Nous avons vu l'armée se diriger vers Tchaïdeniz. Ils y seront dans deux jours. 

- C'est ce qui était convenu... Ainsi, pour vous remercier, à chacun de vous, j'octroie une prime de 5000 sous. 

L'intendant leur remet leurs récompenses. Les invités remercient le roi. Celui-ci a autre chose à dire : 

- Demain s'ouvrira le tribunal. Je compte sur votre présence en milieu de matinée. "

Les convives lui annoncent qu'ils seront présents à la salle d'audience. Quelques instants plus tard, le repas est terminé. Le mage et le seigneur rentrent à leurs appartements. Le reste de l'équipe rentrent à la tour des gardes.

Adam constate que son armure est posée sur son lit. Elle a quelque chose de changée. En y regardant de plus près, il constate qu'elle a été rembourrée et que des insignes royaux y ont été gravés. Quelques décorations ont également été rajoutées. Toutes ces nouveautés ne manquent pas d'en ravir le propriétaire. 


Jour 21

 JOUR 21 Le lendemain, Adam se réveille comme s'il avait oublié ce qui s'était passé la veille. C'est lorsqu'il revoit tous ...